La méthode OKR (Objectives and Key Results) est une des méthodologies de management de projet les plus prisées actuellement. Comme son nom l’indique, elle est orientée objectifs et résultats. Elle permet de challenger et de motiver les équipes afin de booster leur productivité et accélérer ainsi l’avancement du projet.
La méthode OKR a été mise en place dans les années 50 par le président de l’entreprise Intel, Andy Groov. Conquises par sa performance, les entreprises dans le secteur de la technologie, dont Google, se sont arrachées cette méthodologie. Actuellement, elle fait toujours partie du quotidien des entreprises de la Silicon Valley, du CAC40 et de plusieurs multinationales.
Comment fonctionne la méthode OKR ? Quels sont les avantages de la méthode OKR ? Comment mettre en place la méthodologie OKR ? Nous vous proposons une définition simple de cette organisation.
Sommaire
Méthode OKR : définition
La méthode OKR est une stratégie qui consiste à placer les objectifs du projet au centre de sa stratégie de gestion. L’idée est de faire en sorte que toutes les actions menées dans la conduite du projet convergent vers leur réussite. Plus concrètement, il s’agit dans un premier temps de définir des objectifs ambitieux et clairs du projet. Et dans un second temps, il faut leur associer des résultats clés dont la réalisation témoigne de leur réussite.
Pour ce faire, il faut partir d’une vision : où est-ce que nous voulons aller ? Qu’est-ce que nous devons accomplir ? Ensuite, il faut déterminer par quel moyen nous allons y arriver ? Et comment savoir que nous sommes toujours sur la bonne voie ? Les 2 premières questions font référence aux objectifs ambitieux. Ambitieux parce qu’ils ne seront jamais atteints s’ils ne sont pas assortis de ce désir d’accéder à une meilleure situation. Autrement dit, il faut qu’ils puissent pousser les protagonistes du projet hors de leur zone de confort.
Ce sont les deuxième et troisième questions qui vont permettre de définir les key results. Clés parce qu’ils permettent d’évaluer l’atteinte des objectifs fixés. Si vous recourez à des logiciels de gestion de projet, cette évaluation est le taux d’accomplissement. Celui-ci est exprimé en pourcentage ou sur une échelle de 0 à 10. C’est une mesure quantitative pouvant donner lieu à des travaux d’analyses statistiques dont les outputs seront interprétés et exploités.
Ces derniers permettent de comprendre l’état du projet et de mesurer la contribution des actions engagées à l’atteinte des objectifs. Les actions en question sont ici les initiatives permettant d’obtenir les résultats clés. Si tout ne se passe pas comme prévu, des ajustements seront opérés pour rectifier le tir.
Attention ! Pour que l’ensemble du processus ait un sens, il faut des objectifs :
- SMART : Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporellement définis.
- Clairs et compris de tous.
- Définis collectivement pour que tous les acteurs du projet se sentent concernés.
Méthode OKR : qu’est-ce qu’un résultat clé ?
Comme déjà dit, le résultat clé ou key result est l’élément qui permet de juger l’atteinte de l’objectif auquel il est rattaché. La plupart du temps, nous avons tendance à le confondre avec les tâches ou initiatives. Or, les 2 sont complètement différents. Le résultat clé est un indicateur de l’accomplissement d’un objectif. Les tâches ou initiatives sont les actions menées pour obtenir le résultat clé.
Pour une meilleure compréhension, en voici 2 exemples :
1 – Augmenter de 30 % le nombre de vues sur les vidéos YouTube postées
Tâches/initiatives : améliorer le référencement de sa chaîne, proposer des vidéos intéressantes, poster des vidéos régulièrement pour retenir l’attention…
2 – Augmenter de 50 % le nombre d’impressions sur ses publications LinkedIn
Tâches/initiative : publier régulièrement sur des sujets intéressants et attirants, interagir avec son réseau, améliorer le référencement de son profil…
Les résultats clés sont parfois considérés comme étant des KPI (Key Performance Indicator), mais ce n’est pas le cas. Les KPI évaluent la performance d’un processus au fil du temps. Les résultats clés, quant à eux, sont des valeurs à atteindre. Et comme les objectifs, ils doivent remplir certaines conditions :
- Être clairs, précis et mesurables : il faut éviter les résultats clés du type « augmenter le chiffre d’affaires ». Il vaut mieux se positionner sur « augmenter de 10 % le chiffre d’affaires ». C’est le 10 % qui rend le résultat précis et mesurable.
- Doit pouvoir justifier l’atteinte des objectifs.
- Ne pas être trop faciles à atteindre sinon ils ne reflètent pas l’ambition exprimée dans les objectifs.
Méthode OKR : comment bien l’appliquer ?
Nous allons vous expliquer dans les paragraphes ci-après comment mettre en place une méthode OKR efficace.
Mode d’emploi de la méthode OKR
Pour que la méthodologie OKR soit efficace, le principe est simple. Il faut que les objectifs mis en place concourent à l’accomplissement de la mission essentielle, objet du projet. C’est la base de tout ce qui va suivre. Une fois l’objectif clé fixé, il faut trouver la meilleure stratégie qui va permettre de l’atteindre. Celle-ci sera assortie de plusieurs objectifs intermédiaires à valider au fur et à mesure que le projet avance. Ils sont répartis entre les collaborateurs sur les différentes étapes du projet.
Les objectifs intermédiaires sont associés à des résultats clés qui donnent lieu à une liste de tâches à mettre en œuvre. Et vous le savez bien, aucun projet n’est figé. Il évolue au fil du temps avec le marché, les prix, les métiers, etc. Des changements pourront donc être ajoutés en cours de route. Ils peuvent porter sur l’ajout d’objectifs intermédiaires, la modification des résultats clés, etc. Quoi qu’il en soit, l’ensemble du processus doit servir la cause finale du projet.
Représentation schématique simplifiée du fonctionnement de la méthode OKR
8 principes à respecter pour une méthode OKR réussie
Si vous voulez réussir votre projet grâce à la méthodologie de gestion de projet OKR, respectez les principes suivants :
- Segmentez-le en plusieurs cycles courts (un trimestre, par exemple) au terme desquels des objectifs intermédiaires doivent être atteints : les équipes seront ainsi plus réactives et plus réceptives aux changements.
- Limitez le nombre d’Okrs : privilégiez les plus impactants. Il faut généralement 5 objectifs intermédiaires au maximum par niveau et 2 à 5 résultats clés par objectif.
- Soyez toujours transparent dans la communication des Okrs.
- Ne faites pas l’erreur d’associer l’atteinte des Okrs à la performance d’un des collaborateurs : l’idée de la méthodologie OKR est justement de faire en sorte que tous œuvrent pour l’atteinte d’un but commun. Et ce, à chaque étape du projet. Elle ne peut en aucun cas être associée à un outil d’évaluation de performance individuelle. Si vous la considérez ainsi, elle perdra à coup sûr en efficacité.
- Ayez des objectifs SMART
- Mettez en place des résultats clés mesurables, clairs, ambitieux et pertinents.
- Faites un suivi régulier de vos résultats.
- Instaurez un climat de confiance au sein de l’équipe de projet : cela rendra plus fluide la communication, encourage les intervenants à être plus autonomes et à prendre plus d’initiative.
Méthode OKR : avantages
L’avantage majeur de OKR réside dans le gain de performance qu’elle permet à une organisation :
- Le temps et le budget à disposition sont investis dans les tâches les plus créatrices de valeurs ;
- Les équipes se concentrent plus sur les résultats : comment les atteindre ? Que faut-il mettre en oeuvre et que faut-il laisser de côté ?
- Les équipes se sentent plus confiantes, plus engagées et plus utiles, ce qui aide à accroître leur motivation ;
- L’esprit d’équipe est boosté, ce qui facilite les échanges et la résolution des problèmes ;
- L’entreprise développe son agilité : le fait que le projet soit traité en plusieurs cycles courts rend sa conduite plus flexible.
A voir : Le cycle en V
Méthode OKR : exemples d’objectifs
Pour que vous puissiez comprendre facilement le fonctionnement de la méthodologie OKR, nous allons vous en donner 2 exemples. Un exemple à échelle individuelle pour une représentation plus simple et un exemple à l’échelle d’une entreprise.
Exemple 1 : projet personnel
Soit un PDG d’une entreprise qui désire passer plus de temps avec sa famille
Objectif : passer plus de temps en famille
Résultat clé 1 : être rentré à la maison à 18 h, 20 jours par mois
Résultat clé 2 : dîner avec sa famille au grand complet chaque soir
Tâches/initiatives en rapport avec le résultat clé 1 :
- Quitter le travail plus tôt et s’organiser à cet effet.
- Déléguer les missions qui peuvent être déléguées pour pouvoir se libérer.
- Limiter les distractions au travail pour être plus productif et travailler plus rapidement
Tâches/initiatives en rapport avec le résultat clé 2 :
- Éteindre le téléphone et couper la connexion avant de dîner pour ne pas être dérangé.
- Trouver des sujets de discussion intéressants pour favoriser la communication.
- Éviter de parler boulot à table.
A voir : Méthode SCRUM
Exemple 2 : projet commercial d’un fast food
Soit une franchise de fast-food avec déjà 30 magasins dans le pays.
Objectif de la direction : augmenter de 6 le nombre de magasins en 6 mois.
Résultat clé 1 : réussir à trouver 15 potentiels franchisés au bout de 2 mois.
- Objectif intermédiaire 1 : trouver 15 potentiels franchisés en 2 mois.
Résultat clé 2 : réussir à former 10 franchisés dans le mois qui suit.
- Objectif intermédiaire 2 : former 10 franchisés en 1 mois.
Résultat clé 3 : signature avec 8 franchises dans le mois qui suit la formation.
- Objectif intermédiaire 3 : signer avec 8 franchises en 1 mois.
Résultat clé 4 : ouverture de 6 nouveaux magasins dans les 2 mois qui suivent la signature.
- Objectif intermédiaire 4 : ouvrir 6 nouveaux magasins en 2 mois.
Les objectifs intermédiaires sont répartis entre les intervenants du projet qui sont ici les différents départements de l’entreprise. Il s’agit en autres du département RH, de l’équipe de formation, du département juridique et du département opérationnel.
Tâches/initiatives en rapport avec le résultat clé 1 :
- Recevoir 50 CV en 15 jours.
- S’entretenir avec 20 candidats dans les 15 jours qui suivent.
- Choisir 15 candidats en 30 jours.
Tâches/initiatives en rapport avec le résultat clé 2 :
- Cours intensifs de 1 semaine sur le fonctionnement de l’activité.
- Cours intensifs de 1 semaine sur les diverses recettes.
- Cours intensifs de 1 semaine sur l’usage des appareils et équipements de travail.
- Sélectionner 10 franchisés en 1 semaine.
Tâches/initiatives en rapport avec le résultat clé 3 :
- Rassembler tous les documents nécessaires à l’établissement des contrats en 10 jours.
- 3 jours pour faire un premier brouillon du contrat et la faire valider.
- 3 jours pour refaire une version améliorée et la faire valider.
- 3 jours pour établir le contrat final en bonne et due forme.
- Envoyer les contrats aux 10 franchisés.
- Recevoir 6 contrats signés dans la semaine qui suit.
Tâches/initiatives en rapport avec le résultat clé 4 :
- 2 semaines pour choisir avec les nouveaux franchisés les nouveaux magasins.
- 1 semaine pour acheter tous les matériels et les fournitures nécessaires pour la rénovation des locaux commerciaux.
- 3 semaines pour rénover les locaux.
- 2 à 3 semaines pour finaliser les travaux.
- Cérémonie d’ouverture des 6 nouveaux magasins.
Méthode OKR : Stretch Goals et OKR, quelles différences ?
Les Stretch Goals sont des variantes plus ambitieuses que les Okrs. Elles consistent à définir des objectifs très difficiles à atteindre, voire presque impossibles pour challenger au maximum les équipes. L’idée est de les inciter à la nouveauté, à innover leur manière d’agir ou de faire pour atteindre l’objectif fixé.
Les Stretch Goals présentent plusieurs avantages pour les entreprises qui l’appliquent. Elles accroissent la productivité des employés et collaborateurs. Elles les poussent à donner le meilleur, à se surpasser. Les Stretch Goals permettent également d’identifier les meilleurs talents. C’est pourquoi les grandes multinationales telles que Google l’apprécient tant.
Sachez cependant que malgré ses points forts, cette méthodologie n’est pas faite pour toutes les entreprises. Le caractère trop ambitieux décourage les salariés et leur fait se sentir frustré. Cela va, à long terme, avoir un impact négatif sur leur motivation et leur moral. Ce qui est exactement l’inverse de l’effet escompté au départ, lorsque la méthode a été mise en œuvre.
Ce qu’il est essentiel de comprendre avec les méthodes Stretch Goals, c’est le mindset qui se cache derrière : le surpassement de soi, la migration de la zone de confort vers la zone d’excellence. Un gros travail de management est à faire de la part de la direction.
Les objectifs mis en place sont rarement atteints, mais cela ne signifie toutefois pas que le projet est un échec. Le but n’est pas toujours d’arriver à 100 % puisqu’avoir 100 % est généralement impossible. Par contre, atteindre 60 %, 70 % ou 80 % de l’impossible est un exploit.
FAQ – Méthode OKR
Nous avons terminé de présenter la méthode OKR et allons répondre aux questions les plus fréquemment posées à son sujet.
La méthode OKR est faite pour toutes les entreprises, peu importe leur taille et leur secteur d’activité. Elle peut également s’appliquer au sein des startups en phase de décollage. Mais pour qu’elle fonctionne, il faut instaurer un management de confiance et avoir le goût de la nouveauté. La confiance favorise la communication et la prise d’initiative des salariés. L’innovation pousse à sortir de la zone de confort pour se lancer à la quête d’une meilleure solution/situation.
Pour que la méthode OKR soit efficace et vous offre une vision claire, il faut éviter 3 grosses erreurs :
1 – Ne pas limiter le nombre d’objectifs : il vaut mieux choisir les plus critiques plutôt que se retrouver avec une longue liste de missions impertinentes à faire. Le fait d’avoir beaucoup trop d’objectifs peut nuire à la performance de la méthode.
2 – Travailler sur des cycles de projets trop longs : il est toujours préférable de travailler sur des cycles courts. Les équipes sont plus réactives et la conduite du projet est plus souple.
3 – Utiliser la méthode pour évaluer la performance des acteurs du projet : l’efficacité de la méthode OKR repose sur le travail collectif pour l’atteinte d’un objectif commun. Si elle est utilisée à des finalités autres que sa fonction première, elle perdra son essence. Elle ne vous permettra pas d’arriver à vos fins.
Scrum est une méthodologie Agile qui repose sur 3 piliers : la transparence, l’inspection et l’adaptation. La transparence facilite l’identification des problèmes. Et une fois les problèmes identifiés, les responsables peuvent les inspecter.
L’inspection va permettre d’en dégager les causes dont l’analyse mènera à l’identification des solutions. Ces dernières seront intégrées dans le projet pour que les équipes puissent s’y adapter et rectifier ainsi le tir.