La méthode Six Sigma est devenue une référence en matière d’amélioration de la qualité, de l’efficacité et de la productivité des entreprises. Elle est utilisée par des organisations de toutes tailles et de tous secteurs d’activité pour optimiser leurs processus, réduire les coûts et augmenter la satisfaction des clients. En tant que responsable d’entreprise ou professionnel de la qualité, vous vous demandez peut-être si la méthode Six Sigma est adaptée à vos besoins.
Dans cet article, nous vous donnerons une vue d’ensemble de la démarche Six Sigma : définition, ses principes clés, ses avantages et des conseils pratiques pour sa mise en œuvre avec succès dans votre entreprise.
Sommaire
Six Sigma : quelle est cette méthodologie Lean ?
La méthode Six Sigma : définition
La méthode Six Sigma est une démarche de gestion de la qualité qui est largement utilisée dans les industries manufacturières, les services et les organisations gouvernementales pour améliorer l’efficacité de leurs processus. Elle se concentre sur la réduction des défauts et sur l’augmentation de l’efficacité pour atteindre des niveaux de qualité très élevés. C’est une des méthodes de lean management les plus employées dans l’industrie.
Le terme « Six Sigma » dérive du langage industriel, faisant référence au niveau de performance d’un processus qui ne produit que 3,4 produits défectueux par million d’unités. Il existe deux déclinaisons de la méthode Six Sigma, qui sont le DMAIC et le DMADV. Le modèle DMAIC, qui est le plus généralement utilisé, consiste à diviser la production en cinq étapes qui sont nommées : Définir, Mesurer, Analyser, Améliorer et Contrôler. Ce modèle permet de comprendre et d’optimiser un processus en identifiant les causes racines des problèmes qu’il peut produire, et en éliminant ces causes en amont pour réduire les variations de qualité dans la production. Les mesures régulières assurent également de maintenir la qualité produite sur le long terme.
Grâce à la méthode Six Sigma, les entreprises peuvent améliorer leur efficacité opérationnelle et la satisfaction de leurs clients. La méthode Six Sigma permet en outre de réduire les coûts de production, par une diminution de nombre de produits défectueux à corriger ou jeter.
Lean Six Sigma : origine
La méthode Six Sigma a été développée par Motorola dans les années 1980 pour améliorer la qualité de ses produits. Elle a ensuite été popularisée par General Electric sous la direction de Jack Welch dans les années 1990. Depuis, la méthode a été adoptée par de nombreuses entreprises à travers le monde.
L’origine de la méthode Six Sigma remonte aux années 1920, lorsque Walter Shewhart, un ingénieur de Bell Labs, a développé le concept de contrôle statistique de la qualité. Shewhart a utilisé des outils statistiques pour contrôler la qualité des processus et a constaté que la plupart des défauts de production étaient dus à des variations dans ces processus.
Dans les années 1980, Bill Smith, un ingénieur de Motorola, a repris les idées de Shewhart et les a appliquées à la fabrication de téléphones mobiles. Smith a ainsi développé une méthode nouvelle pour réduire les défauts dans les processus de production. Cette méthode repose sur une approche systématique pour identifier les causes racines des problèmes de production, les éliminer et surveiller la qualité sur le long terme. C’est ce qu’on nomme la méthode Six Sigma.
Six Sigma est ensuite devenue populaire dans les années 1990 grâce à General Electric et à son ancien PDG, Jack Welch, qui a intégré la méthode dans la culture d’entreprise de GE. Welch a poussé la méthode Six Sigma à son plus haut niveau de performance, atteignant un taux de défaut de seulement 3,4 par million d’unités produites.
Aujourd’hui, la méthode Six Sigma est utilisée dans de nombreuses industries, y compris la santé, la finance, la logistique, l’ingénierie, et bien d’autres. Elle est considérée comme l’une des méthodes les plus efficaces pour améliorer la qualité et l’efficacité des process.
Les 5 principes du processus pour appliquer la méthode Six Sigma
L’exécution de la méthode Six Sigma repose sur cinq principes fondamentaux.
Etape 1- Répondre aux besoins du client
Vos équipes doivent comprendre les attentes de vos clients et les raisons de leur achat pour répondre au mieux à leurs besoins. En identifiant les désirs et les besoins de votre public cible, vous augmentez la satisfaction de vos clients et renforcerez leur fidélité.
Pour y parvenir, il est crucial que votre équipe identifie clairement le niveau de qualité recherché par vos clients pour y répondre, voire pour le surpasser. Une fois ce niveau de qualité déterminé, il doit servir de référence lors du processus de production pour garantir que la qualité est constante et adaptée aux besoins de vos clients.
Etape 2- Identifier l’origine de la variation via les données
L’application de la méthode Six Sigma suppose connaître l’enchaînement des étapes de votre processus de production actuel. Pour l’améliorer, il faut pouvoir mesurer l’efficacité de chacune de ces étapes. Pour ce faire, on peut par exemple prendre le temps d’analyser la communication entre les équipes de l’entreprise. Si certaines d’entre elles ne reçoivent pas toujours les mêmes informations en temps voulu, cela peut résulter en des variations de la qualité de production. Ainsi, dans ces circonstances, apporter de nouveaux outils de communication ou de centralisation des données peuvent suffire à optimiser divers processus de production et à lisser les niveaux de qualité produits en bout de chaîne.
Etape 3- Perfectionner le processus de manière continue
L’amélioration continue d’un process consiste à éprouver constamment sa qualité, son efficacité et son efficience grâce à l’identification et à l’élimination des sources de variation, de gaspillage, d’erreurs ou de défauts. Cette démarche implique une analyse rigoureuse des données de mesure de chaque processus. C’est indispensable pour comprendre les problèmes existants et identifier les opportunités d’amélioration en temps réel.
Etape 4- Miser sur l’intelligence collective
La méthode Six Sigma permet la participation d’acteurs directement impliqués dans le processus en cours d’optimisation, même s’il peut être nécessaire de les former pour éviter d’ajouter des obstacles au lieu de les résoudre. Elle se révèle particulièrement utile pour les projets impliquant plusieurs équipes, car elle fournit une vision globale de l’impact du processus sur l’ensemble de l’entreprise.
Etape 5- Mettre en place un écosystème
Comme évoqué précédemment, l’objectif principal de la méthode Six Sigma tient dans la maximisation de la satisfaction client. Par conséquent, Six Sigma préconise de garder des processus aussi flexibles que possible, pour s’adapter à tout changement d’exigence potentiel.
En fait, il est même important que les processus de fabrication soient facilement modifiables, ce qui peut être réalisé en les divisant en plusieurs étapes. Ainsi, si un blocage survient, il suffit de réviser l’étape concernée pour corriger le problème plutôt que de revoir l’ensemble du processus.
Les méthodes DMAIC et DMADV : 2 processus Six Sigma
Il existe deux déclinaisons de la méthode Six Sigma : le DMAIC, et le DMADV. Ces modèles diffèrent sur quelques points cruciaux.
La méthode DMAIC
La méthode DMAIC est la plus couramment utilisée comme l’explique l’American Society for Quality (EN).
DMAIC est un acronyme qui désigne les cinq étapes clés de la stratégie suivante d’optimisation :
- Define (Définir) : définir le problème à résoudre, le projet à mener, les attentes et les exigences du client, ainsi que les objectifs du projet ;
- Measure (Mesurer) : collecter des données quantitatives et qualitatives pour évaluer la performance actuelle du processus et identifier les causes d’éventuels problèmes ;
- Analyze (Analyser) : analyser les données collectées pour identifier les opportunités d’amélioration ;
- Improve (Améliorer) : développer des solutions pour éliminer les causes de problèmes précédemment identifiées et/ou mettre en place les améliorations proposées ;
- Control (Contrôler) : surveiller et contrôler la performance du processus pour s’assurer que les améliorations sont maintenues dans le temps et que le processus continue de répondre aux attentes et exigences du client.
La méthode DMADV
Quant à elle, la méthode DMADV se découpe suivant la séquence suivante :
- Define (Définir) : définir le projet et les attentes du client en termes de qualité, de coût, de délai et de fonctionnalité ;
- Measure (Mesurer) : collecter des données qualitatives et quantitatives pour comprendre les besoins et attentes du client, identifier les exigences clés du projet, et déterminer les performances actuelles et les opportunités d’amélioration ;
- Analyze (Analyser) : analyser les données collectées pour identifier les solutions les plus prometteuses et les plus susceptibles de répondre aux exigences du client ;
- Design (Concevoir) : concevoir des solutions détaillées et les prototyper pour s’assurer qu’elles répondent aux exigences du client ;
- Verify (Vérifier) : vérifier que les solutions mises en place répondent aux attentes du client en termes de qualité, de coût, de délai et de fonctionnalité.
À savoir, on appelle aussi parfois la méthode DMADV, « méthode DFSS », soit littéralement « Design For Six Sigma ».
Les différents niveaux de la méthode Six Sigma
Les ceintures Six Sigma constituent un système de classification hiérarchique qui indique le niveau de compétence et d’expertise d’une personne dans la méthodologie Six Sigma.
Il existe plusieurs niveaux de ceintures Six Sigma, allant de la ceinture blanche à la ceinture noire, en passant par la ceinture jaune et la ceinture verte. C’est donc un système analogue à celui qu’on retrouve dans les écoles de célèbres arts martiaux.
Chaque niveau de ceinture a ses propres compétences, responsabilités et exigences de certification. Voici un aperçu des niveaux de ceinture Six Sigma.
Certification White Belt (« ceinture blanche »)
La ceinture blanche correspond au niveau débutant dans la méthodologie Six Sigma. Elle est destinée aux personnes ayant peu ou pas d’expérience avec cette méthode. Il n’est pas nécessaire d’avoir suivi une formation ou d’avoir une certification officielle pour obtenir cette ceinture. La compréhension des principes généraux et des directives de la méthode Six Sigma suffit. Les ceintures blanches peuvent intervenir pour réduire les gaspillages et assurer le contrôle qualité des projets.
Certification Yellow Belt (« ceinture jaune »)
Pour obtenir la certification officielle de la ceinture jaune, une formation est requise. Ce niveau de compétence permet aux professionnels de contribuer plus efficacement à la stratégie d’entreprise en aidant les dirigeants à analyser les problèmes et à les résoudre de façon plus approfondie.
Certification Green Belt (« ceinture verte »)
Après avoir obtenu la certification ceinture verte, un collaborateur est en mesure d’élaborer des stratégies et de mettre en place ses propres techniques d’amélioration, du moins à échelle restreinte.
Certification Black Belt (« ceinture noire »)
En tant que porteurs de la ceinture noire, un collaborateur est enfin apte à décomposer des processus complexes et à gérer des projets de plus grande envergure que toute autre ceinture. Il a aussi appris à faire face aux changements à grande échelle, dont les impacts peuvent directement influencer les résultats de l’entreprise.